Nutrition & cancer ?

Pour faire suite à la polémique soulevée par l’OMS sur la relation entre consommation de viande rouge et cancer colo-rectal, ci-après un article du journal « Le Monde » en date du 26 octobre 2015 qui fait une synthèse sur le sujet :

The Lancet Oncology, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé le classement de la consommation de viande rouge comme « probablement cancérogène pour l’homme » (Groupe 2A). Celle des produits carnés transformés a été classée comme « cancérogène pour l’homme » (Groupe 1). Ces conclusions rejoignent celles avancées par l’Institut national du cancer (INCa) dans un état des lieux des connaissances publié en juin, qui considérait comme un facteur de risque « les viandes rouges et charcuteries pour le cancer du côlon-rectum ». Le Dr Christopher Wild, le directeur du CIRC, explique :
« Ces résultats confirment les recommandations de santé publique actuelles appelant à limiter la consommation de viande. Dans le même temps, la viande rouge a une valeur nutritive. Par conséquent, ces résultats sont importants pour permettre aux gouvernements comme aux organismes de réglementation internationaux de mener des évaluations du risque, et de trouver un équilibre entre les risques et les avantages de la consommation de viande rouge et de viande transformée, ainsi que de formuler les meilleures recommandations alimentaires possibles. »

Le terme de viande rouge comprend « tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre.
Les produits carnés transformés (encore appelés viande transformée) font, eux, référence à « la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation.
La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du bœuf, mais elles peuvent également contenir d’autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang », précise le CIRC. C’est le cas du jambon, des saucisses, du corned-beef, de même que des viandes en conserve, des préparations et des sauces à base de viande.
Les experts du CIRC ont conclu, sur la base des données de dix études, que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18 %. « Pour un individu, le risque de développer un cancer colorectal en raison de sa consommation de viande transformée reste faible, mais ce risque augmente avec la quantité de viande consommée, explique le Dr Kurt Straif, chef du programme des monographies du CIRC. Compte tenu du grand nombre de personnes qui consomment de la viande transformée, l’impact mondial sur l’incidence du cancer revêt une importance de santé publique. »
Le risque de cancer associé à la consommation de viande rouge est, lui, plus difficile à estimer. Toutefois, si la causalité des associations rapportées entre la consommation de viande rouge et le cancer colorectal était prouvée, les données des dix mêmes études analysées par le CIRC laissent penser que le risque de cancer colorectal pourrait augmenter de 17 % pour chaque portion de 100 grammes de viande rouge consommée par jour. Cette consommation est très variable selon les pays, d’une infime minorité de la population pour certains à la totalité ou presque pour d’autres.
Les experts du CIRC ne peuvent, en revanche, se prononcer sur le rôle exact de la cuisson. A haute température, elle génère des composés pouvant contribuer au risque cancérogène, mais leur rôle n’est pas encore parfaitement compris.

Quelles sont les principales règles nutritionnelles à observer pour diminuer son risque de développer un cancer ?

Des recommandations récentes font le point sur l’impact de la nutrition et le sur risque de cancer, un livret est disponible sur le lien suivant :
Plaquette Nutrition & prévention des cancers

 

En synthèse, nous pouvons retenir les 8 règles suivantes à respecter :

  1. La consommation d’alcool est déconseillée quelque soit le type de boisson alcoolisée, notamment pour les femmes enceintes et les enfants. Les principaux cancers évitables sont ceux de la bouche, de la gorge (pharynx et larynx) et de l’œsophage.
  2. Lutter contre le surpoids et l’obésité pour diminuer l’incidence des cancers de l’oesophage, de l’endomètre, du rein, du côlon-rectum, du pancréas, du sein (après la ménopause) et de la vésicule biliaire. Votre médecin vous aidera à calculer votre Indice de Masse Corporelle (IMC), ré-équilibrer votre alimentation si nécessaire et vous ré-entrainer au l’activité physique.
  3. Limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour lutter contre le cancer colo-rectal.
  4. Limiter l’apport de sel dans l’alimentation.
  5. Eviter les compléments alimentaires à base de bêta carotène chez les fumeurs. Votre médecin vous orientera sur les compléments alimentaires éventuellement recommandés pour vous-même (voir chapitre sur la micro-nutrition).
  6. Pratiquer une activité physique régulière que vous pourrez adapter à vos besoins après examen médical.
  7. Consommer régulièrement des fruits et légumes afin de diversifier et équilibrer son alimentation.
  8. Privilégier l’allaitement, cette pratique ayant démontré son efficacité sur la diminution du cancer du sein.

Il n’existe pas de régime miracle contre le cancer, mais des règles nutritionnelles simples à adopter au quotidien pour vous sentir mieux et préserver votre capital santé.